jeudi 9 août 2007

articles

Deux articles concernant la jeune generation precaire au Japon. C
e phenomene de societe m'interesse enormement, d'une part parce qu'il est assez recent, d'autre part parce que ces jeunes sont quasimment "invisibles" au Japon. Ils s'habillent comme tout le monde, ressemblent a tout le monde, mais vivent dans une quasi-pauvrete.
Dans ma guest house, certains des japonais qui vivent la ne sont pas nes a Tokyo et viennent d'autres parties du Japon. Ils ont un boulot pas tres paye, qui leur permet juste de louer leur chambre et de manger.
Contrairement aux precaires francais, ces jeunes ne sont pas visibles, ne se font pas entendre, et la societe japonaise, attachee a son ideal de "grand pays de classe moyenne" et societe competitive qui n'aime que les gagnants, prefere fermer les yeux ou alors porte sur eux un regard et jugement negatifs qui incitent ces jeunes a se devaloriser et a se resigner.
Il y a quelque chose de terriblement triste et d'humiliant dans cette resignation. Dans le japon d'aujourd'hui, 2e puissance economique mondiale, ils n'ont meme pas la possibilite de vivre une vie seulement decente.
En cours d'economie japonaise, j'avais ete tres surpris de decouvrir que le Japon se classait desormais 2e parmis les pays developpes en terme de taux de pauvrete relative (proportion de personne ayant des revenus inferieurs a la moitie du revenu median). Le pays de classe moyenne n'est deja plus qu'un fantasme, et ne subsiste qu'en apparence , notamment grace aux codes vestimentaire et aux interactions humaines toujours tres policees, qui ont tendance a cacher le principal.
Enfin, ce que je trouve reelement triste la dedans, c'est que ces jeunes precaires sont dans une situation totalement opposee a celle de leur parents aux memes ages. Si en France, des analystes demontraient que notre generation allait vivre avec un niveau de vie inferieur a celui de nos parents au meme age, c'est encore plus vrai pour le Japon et le contraste est encore plus saisissant. Ce rejet de la societe ajoute a ce sentiment de n'etre pas ne au bon moment, ou d'etre en trop, a quelque chose de revoltant, mais les japonais ne se revoltent pour ainsi dire jamais. Ces jeunes acceptent la situation et essaient de s'adapter comme l'on s'adapte aux tremblements de terre ou aux typhons.
Enfin, j'ai recemment lu que les suicides, taux particulierement eleve au Japon, concernait en deuxieme position les collegiens! et je trouve ca vraiment revoltant. Apres une ecole primaire heureuse et ideale, les enfants sont brutalement plonges dans le grand bain des concours, de la competition, des tests, examens... et beaucoup ont du mal a s'adapter. Un de mes professeurs m'expliquait (ca sentait l'experience personnelle) qu'il etait tres difficile de trouver la bonne methode pour convaincre des enfants demotives qui ne voulaient plus aller a l'ecole et s'enfermaient (apparemment c'est un probleme relativement repandu), et que la societe ne savait absolument pas comment gerer ce probleme. Elle-meme se sentait perdue et ne savait pas quoi faire. Enfin il y a quelque chose de demotivant a devoir etudier comme des malades alors que l'on est pas sur de trouver un boulot stable au final (le travail precaire se developpe considerablement au grand bonheur des agences d'interim et autres), et que les salaires continuent de baisser, que la retraite n'est pas assuree etc. Les japonais vivent dans l'anxiete, et pour ceux qui le peuvent, fuient ces inquietudes dans leur passions ou la consommation.
Les travailleurs precaires au Japon ne cotisent pas automatiquement, c'est a eux de passer par un organisme prive pour s'assurer et epargner pour la retraite, mais quand on a deja du mal a se loger...
Apparemment les japonais n'ont jamais ete aussi inquiets de leur avenir depuis plus de 30 ans (source taux d'anxiete de la population), principalement a cause de la baisse du pouvoir d'achat et des salaires, de l'accroissement des disparites, des retraites etc.
Enfin, il est evident que cette nouvelle jeunesse n'a pas de quoi construire une famille stable, et ce n'est pas cela qui va augmenter le taux de fecondite deja tres faible des japonais.
Ce contraste entre generations et cette resignation des japonais (enfin a moitie car la defaite humiliante du parti du gouvernement au pouvoir aux dernieres elections montre qu'il y a une volonte de changer les choses) ont quelque chose de triste pour quiconque s'interesse a ce pays.
Voici les articles de Phillipe Pons, le "monsieur Japon" du Monde qui a aussi publie des livres interessants sur le quotidien des japonais (style un peu formel mais tres interessant, j'aime bien le monsieur :)

le japon l'ile des enfants perdus
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-943124@51-943213,0.html

la revolte des jeunes paumes
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-943125@51-943213,0.html

lundi 25 juin 2007

lever de soleil (1)




Lors d'une soiree qui a un peu durer, on s'est retrouves vers les 4h du matin a assister au lever du soleil, sur le toit de la guest house, la ou on etend la lessive.
Le spectacle etait superbe. Un japonais artiste a pris des photos avec son objectif geant, et le soleil se levait a une vitesse folle, en fait on le voyait carrement monter et en quelques dizaines de secondes l'affaire etait bouclee. Apres avoir pas mal bu, c'est encore plus impressionnant.

peace



quelques instants de douceur dans ce monde de brutes...

Temple suite




D'autres photos des temples du haut de la montagne.

Shinjuku by night



Deux photos de Shinjuku la nuit. Tous les soirs de la semaine il y a un monde fou et de l'ambiance. Tokyo est une ville qui ne dort jamais...

J'ai eu l'occasion de me promener dans des petites rues pleines de petits bars, au pied de grands buildings, le contraste etait saisissant. Malheureusement, je n'avais pas mon appareil ce soir-la.
Sur la premiere, le studio Alta, un ecran geant a la sortie est de la gare de Shinjuku. Sur la deuxieme, on voit la lune.

Temple




Tout en haut de la colline, un temple, un cimetierre...

Quelques premieres photos.

maisons




J ai fait une longue ballade derriere chez moi (c'est a dire en prenant la direction opposee a Tokyo), et je suis montee sur la colline. Des maisons a perte de vue...