jeudi 9 août 2007

articles

Deux articles concernant la jeune generation precaire au Japon. C
e phenomene de societe m'interesse enormement, d'une part parce qu'il est assez recent, d'autre part parce que ces jeunes sont quasimment "invisibles" au Japon. Ils s'habillent comme tout le monde, ressemblent a tout le monde, mais vivent dans une quasi-pauvrete.
Dans ma guest house, certains des japonais qui vivent la ne sont pas nes a Tokyo et viennent d'autres parties du Japon. Ils ont un boulot pas tres paye, qui leur permet juste de louer leur chambre et de manger.
Contrairement aux precaires francais, ces jeunes ne sont pas visibles, ne se font pas entendre, et la societe japonaise, attachee a son ideal de "grand pays de classe moyenne" et societe competitive qui n'aime que les gagnants, prefere fermer les yeux ou alors porte sur eux un regard et jugement negatifs qui incitent ces jeunes a se devaloriser et a se resigner.
Il y a quelque chose de terriblement triste et d'humiliant dans cette resignation. Dans le japon d'aujourd'hui, 2e puissance economique mondiale, ils n'ont meme pas la possibilite de vivre une vie seulement decente.
En cours d'economie japonaise, j'avais ete tres surpris de decouvrir que le Japon se classait desormais 2e parmis les pays developpes en terme de taux de pauvrete relative (proportion de personne ayant des revenus inferieurs a la moitie du revenu median). Le pays de classe moyenne n'est deja plus qu'un fantasme, et ne subsiste qu'en apparence , notamment grace aux codes vestimentaire et aux interactions humaines toujours tres policees, qui ont tendance a cacher le principal.
Enfin, ce que je trouve reelement triste la dedans, c'est que ces jeunes precaires sont dans une situation totalement opposee a celle de leur parents aux memes ages. Si en France, des analystes demontraient que notre generation allait vivre avec un niveau de vie inferieur a celui de nos parents au meme age, c'est encore plus vrai pour le Japon et le contraste est encore plus saisissant. Ce rejet de la societe ajoute a ce sentiment de n'etre pas ne au bon moment, ou d'etre en trop, a quelque chose de revoltant, mais les japonais ne se revoltent pour ainsi dire jamais. Ces jeunes acceptent la situation et essaient de s'adapter comme l'on s'adapte aux tremblements de terre ou aux typhons.
Enfin, j'ai recemment lu que les suicides, taux particulierement eleve au Japon, concernait en deuxieme position les collegiens! et je trouve ca vraiment revoltant. Apres une ecole primaire heureuse et ideale, les enfants sont brutalement plonges dans le grand bain des concours, de la competition, des tests, examens... et beaucoup ont du mal a s'adapter. Un de mes professeurs m'expliquait (ca sentait l'experience personnelle) qu'il etait tres difficile de trouver la bonne methode pour convaincre des enfants demotives qui ne voulaient plus aller a l'ecole et s'enfermaient (apparemment c'est un probleme relativement repandu), et que la societe ne savait absolument pas comment gerer ce probleme. Elle-meme se sentait perdue et ne savait pas quoi faire. Enfin il y a quelque chose de demotivant a devoir etudier comme des malades alors que l'on est pas sur de trouver un boulot stable au final (le travail precaire se developpe considerablement au grand bonheur des agences d'interim et autres), et que les salaires continuent de baisser, que la retraite n'est pas assuree etc. Les japonais vivent dans l'anxiete, et pour ceux qui le peuvent, fuient ces inquietudes dans leur passions ou la consommation.
Les travailleurs precaires au Japon ne cotisent pas automatiquement, c'est a eux de passer par un organisme prive pour s'assurer et epargner pour la retraite, mais quand on a deja du mal a se loger...
Apparemment les japonais n'ont jamais ete aussi inquiets de leur avenir depuis plus de 30 ans (source taux d'anxiete de la population), principalement a cause de la baisse du pouvoir d'achat et des salaires, de l'accroissement des disparites, des retraites etc.
Enfin, il est evident que cette nouvelle jeunesse n'a pas de quoi construire une famille stable, et ce n'est pas cela qui va augmenter le taux de fecondite deja tres faible des japonais.
Ce contraste entre generations et cette resignation des japonais (enfin a moitie car la defaite humiliante du parti du gouvernement au pouvoir aux dernieres elections montre qu'il y a une volonte de changer les choses) ont quelque chose de triste pour quiconque s'interesse a ce pays.
Voici les articles de Phillipe Pons, le "monsieur Japon" du Monde qui a aussi publie des livres interessants sur le quotidien des japonais (style un peu formel mais tres interessant, j'aime bien le monsieur :)

le japon l'ile des enfants perdus
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-943124@51-943213,0.html

la revolte des jeunes paumes
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-943125@51-943213,0.html

lundi 25 juin 2007

lever de soleil (1)




Lors d'une soiree qui a un peu durer, on s'est retrouves vers les 4h du matin a assister au lever du soleil, sur le toit de la guest house, la ou on etend la lessive.
Le spectacle etait superbe. Un japonais artiste a pris des photos avec son objectif geant, et le soleil se levait a une vitesse folle, en fait on le voyait carrement monter et en quelques dizaines de secondes l'affaire etait bouclee. Apres avoir pas mal bu, c'est encore plus impressionnant.

peace



quelques instants de douceur dans ce monde de brutes...

Temple suite




D'autres photos des temples du haut de la montagne.

Shinjuku by night



Deux photos de Shinjuku la nuit. Tous les soirs de la semaine il y a un monde fou et de l'ambiance. Tokyo est une ville qui ne dort jamais...

J'ai eu l'occasion de me promener dans des petites rues pleines de petits bars, au pied de grands buildings, le contraste etait saisissant. Malheureusement, je n'avais pas mon appareil ce soir-la.
Sur la premiere, le studio Alta, un ecran geant a la sortie est de la gare de Shinjuku. Sur la deuxieme, on voit la lune.

Temple




Tout en haut de la colline, un temple, un cimetierre...

Quelques premieres photos.

maisons




J ai fait une longue ballade derriere chez moi (c'est a dire en prenant la direction opposee a Tokyo), et je suis montee sur la colline. Des maisons a perte de vue...

jour des enfants




Voici des photos du kodomo no hi, le jour des enfants. A cette occasion, tout le monde se retrouve a l ecole primaire (qui dure six ans au japon), et des tas d activite sont organisees style danses, jeux etc avec plein de musique et une sacree ambiance. j ai reussi a m'incruster un peu mais je ne pouvais pas rester longtemps. Tres sympa en tout cas.

jeudi 14 juin 2007

Ca me les coupe

je reprend ce blog abandonne pour vous raconter (sans accent helas) mon petit voyage chez le coiffeur du coin. Effectivement je commencais a avoir une sacree touffe sur les cotes, alors qu au centre ca continuait a se degarnir gravement. Du coup, esthetiquement parlant, c'etait pas vraiment ca. Et dans le metro, avec la chaleur (humaine et corporelle) ambiante, j'en avais un peu assez de suer comme un japonais, et mes bras comme mes manches finissaient tout humides a force de me les passer sur le front et les cheveux. donc je me suis dit, merde quoi, soit je les garde jusqu'a la fin et je vais vivre un enfer quotidien, soit je me remonte le slip et je vais chez le coiffeur local.
J ai donc ete chez le coiffeur du coin, dans mon petit village de Shukugawara, et ca s'est tres bien passe. alors pour commencer j'arrive, un petit sourire, et je vois un couple de personnes agees, les tenants de ce salon de coiffure familial, petit et charmant et convivial. La femme me fait asseoir aussitot avant meme que j'ai pu prononcer un mot. Interessant: le look du salon (tres petit, seulement deux sieges) fait tres village en effet (murs en bois, entree bordelique, on voiut meme l'appart derriere, et des photos cheap assez marrantes) mais le matos est tres moderne. de grands sieges en cuir tres confortable, et automatiques (ils avancent et reculent, montent et descendent comme un ascenseur...)> Ainsi, quand la dame ou le mari avait besoin de me couper plus haut ou plus bas, le siege montait et descendait. Je leur avais fait un petit dessin sur mon carnet pour leur expliquer ce que je voulais, et j'avais appris les mots cles pour parler le langage coiffeur en japonais.
Alors le deroulement est assez different de ce qu on a en france (quoique certains salons le font ptet aussi...). D'abord, pas de shampoing, on coupe les cheveux directs, om m'a mit un drap, puis un autree, puis une bande serree autour de mon coup. La grand-mere m'a pose une sorte de serviette bouillante sur la tete, recouvrant tous mes cheveux (comme ce qu'ils donnent dans les restaus chinois apres le repas, mais en plus grand). J'ai attendu un certain temps comme ca, m'observant dans le grand miroir en face, un excellent miroir qui me rendait incroyablement beau et seduisant (pas trop eclairer quoi!). ensuite, je lui montre mes bonhommes et les shemas dessines sur mon carnet, elle les trouve "kawaii" et finalement on arrive a se faire comprendre.
pendant ce temps, le mari venait de finir la tete du type d'a cote, avec qui il etait en train de parler. C'est drole d'ailleurs car une fois le type parti, le couple a immediatement commence a parler du mec et a faire des commentaires genre ragots de village. Je ne suis pas bilingue mais je comprenais vaguement qu'ils parlaient de sa fille et de son pere, et le vieux mari faisait des gestes genre lever les yeux au ciel. Donc au Japon, des que vous sortez du coiffeur, on parle de vous... Ensuite, le vieux mari un peu bourru mais avec un bon fond a pris la releve de sa femme et a continuer a me couper les cheveux. Il ne souriait pas vraiment mais etait concentre sur la coupe et faisait un vrai boulot de pro, a une vitesse desarmante. La femme petit a petit a commencer a me poser des questions, je repondais du japonais le plus poli que je connaissais, et j'essayais de comprendre et me faire comprendre mais c'etait pas evident. Il m'ont demader d ou je venais, ce que je faisais, si j'habitais dans la guest house pas loin "il y a beaucoup d'etrangers dans cette guest house non?", combien de temps je restais, comment je faisais pour payer etc. Ils etaient tres sympa, la grand mere etait tres souriante, et parlait tout le temps a son mari avec des "ne" (qu on peut traduire approximativement par "n'est-ce pas?"), tandis que le type ne decrochait pas de sourire mais petit a petit devenait curieux et me posait des questions. de temps en temps, il regardait mon dessin pour verifier qu il avait bien compris ce que je voulais. D7ailleurs le type me faisait un peu penser au mec dans le film "the barber" des freres cohen. Les japonais ont un sens de la finition impressionnant: il a passe plus de temps a finir ma coupe, coupant le moindre cheveu qui depassait un peu, qu a deseppaissir le tout. Apres la coupe de cheveux tres reussie (il a reussi a camoufler ma calvitie naissante!), on est passer au rasage... Car oui, les coiffeur japonais locaux sont aussi des barbiers! ils ont tout un tas de gros rasoirs a l'ancienne, genre ce qu'on voit dans les westerns. La femme m a demander si je voulais qu on me rase ma barbe (celle du visage) j'ai dit non car je venais de me raser il y a une heure, certes rapidement, mais elle etait quand meme prete a reraser le tout! Le rasage du tour des oreilles et du coup a commencer, on m'a mis plein de mousse, et le mari m'a raser le moindre poil visible sur ma nuque, ce qui du coup est tres propre et net, mais jai peur de la tete des poils quand ils vont repousser. Bien sur il m'a raser avec le gros rasoir de cow-boy, et c'est la premiere fois qu'on me le faisait autour des oreilles.
Ensuite, enfin, le shampoing. L'idee est de sortir du coiffeur en etant absolument impec, c'est pour ca qu'on lave les cheveux seulement a la fin. Gros massage un tas de shampoing, c'est la grand mere qui s'en occupait. Le mari pendant ce temps etait assis a cote et me regardait, tout en posant quelques questions. La viande est cher au Japon, qu'est-ce que je pensais du bento shop au bout de la rue, c'est cher n'est-ce pas, etc ce genre de choses. J'ai rapidement deviner que la guest house plein d'etrangers n'avait pas vraiment une super bonne image dans le quartier (parmi les personnes agees en tout cas). Je leur ai beaucoup parler, ce que je faisais, leur ai dit que j'aimais beaucoup Shukugawara, car c'etait tres calme et que le hanami et la ballade des cerisiers au printemps le long de la riviere etait absolument magnifique et que je me sentais bien ici, alors qu'a tokyo il y a trop d'animation et c'est trop bruyant (je pensais tout ce que je disais, c'est vrai j'adore ce petit village!). On a parle du temps, ce genre de choses.
Apres le shampoing le rincage. Le siege s'est mis a avancer tout seul jusqu'a l'evier. Premiere nouvelle: en France on jette la tete en arriere et le coiffeur rince. Au Japon c'est le contraire, on jette la tete en avant, la tete en plein dans l'evier quoi, apres le coiffeur rince, et moi je dois faire gaffe de pas me noyer avec toute l'eau qui se deverse de mes cheveux. Ensuite, la grand mere prend une serviette, me nettoie le visage, les yeux le nez les oreilles et le derriere (des oreilles...).
Enfin, apres tout ca, ce que vous n'aurez jamais en France: le mega massage!! Pendant dix minutes, l'obaasan m'a fait un massage du tonnerre, assez violent. massage du crane d'abord, ma tete bougeait dans tous les sens, a toute vitesse, elle appuyait sur certains endroits du crane avec beaucoup de force et tout... puis massage des epaules et du dos, a coup de petits coups brefs et violents. Par moment elle calmait un peu le jeu. Donc pendant que je parlais avec le mari, elle me battait le dos et les epaules. Mais au final, ca fait vachement de bien...
Bref, je leur ai dit au revoir gentiment, et suis sorti avec une coupe de cheveux qui me convenait parfaitement, le tout pour 3500 yens, soit une vingtaine d'euros. Experience tres interessante en tout cas... Je n'ai pas si souvent l'occasion de parler avec de vieux habitants du cru.

samedi 2 juin 2007

court message

Ce soir j'ai ete voir un feu d'artifice a Yokohama, sur le port, donc au-dessus de la mer... il y avait enormement de monde et le spectacle etait vraiment magnifique (incomparable avec ce qu'on a en France...). Il y avait de nombreux effets, je me demandais meme comment c'etait possible, des etoiles qui partait dans tous les sens, dans des directions precises, etc. Pour les feux d'artifice aussi, la technique a enormement progressee... Un festival visuel accompagnee d'une legere musique... Et tout le monde assis, en train de boire ou grignoter... Donc je n'ai pas de photos, mais au moins vous saurez que les feux d'artifices (=hanabi), au Japon, ca rigole pas et c'est vraiment spectaculaire!

mercredi 30 mai 2007

nouvel air

Bonjour a tous,
Tres mauvaise nouvelle, mon PC est mort, et tout ce qu'il y avait dedans egalement (photos etc). Je ne sais pas si on pourra recuperer le disque dur.
Donc plus de photos. En attendant je m'habitue a vivre sans ordi et sans internet.
Ici, la pluie alterne avec le beau temps mais la saison des pluies ne devrait pas tarder. Les trains du matin sont tous bondes a ras bord, on s'y fait mais ca reste tres epuisant. On ressent un grand sentiment de delivrance lorsqu'on arrive enfin a sortir de la station de metro.
Les cours de japonais s'intensifient encore, chaque jour j'ai des tas de vocabulaire, kanji, et expressions a apprendre, et de nombreux exercices. Les profs sont tres dynamiques et tres droles, dans ma classe on est 7 eleves venant de differents pays, il y a une tres bonne ambiance et a chaque cours il y a toujours l'occasion de bien rire.
Aujourd'hui apres les cours, je me suis achete a manger et me suis promene sur les bords de la grande riviere pres de Noborito. Quelques couples assis sur les rochers, des employes de chantiers publics qui creusaient dans le sol, beaucoup de pecheurs, des jeunes en train de manger et boire, des enfant jouant au baseball... Un garcon et une fille jouaient de la trompette a quelques metres d'intervalles. Ils se repondaient et parfois jouaient ensemble.
Je me suis assis sur la berge et tout en mangeant je les ecoutais jouer de la trompette, en regardant le fleuve, le soleil et les nuages voguant dans le ciel bleu. Un vent doux et agreable soufflait sur l'eau.
Ce soir je dois aller a une sorte de barbecue avec des etudiants de la fac.

jeudi 24 mai 2007

????




Tiens, mais qu'est-ce que c'est que ces banderoles?? Et pourquoi ces personnes restent là, à attendre je ne sais quoi? Surtout, qui sont ces gros types en kimono qui n'ont pas l'air très commodes?

News

Depuis lundi, les cours à la language school ont commencé. J'ai cours chaque matin, de temps en temps l'après-midi, et chaque jour, des exercices, des quizz, du vocabulaire à préparer pour le lendemain. Mon rythme de vie a donc été un peu bouleversé. De plus les cours ne sont pas des cours où l'on est passif: dans ma classe de 7 élèves, les professeurs nous sollicitent toutes les minutes, on est actifs en permanence, des questions, des mises en situation, des méthodes ludiques pour apprendre la langue... Bref, mon cerveau n'avait pas fonctionné de façon aussi intensive depuis près de 6 mois. A cela s'ajoutent les transports: le matin, à 7h30, je sors de chez moi, et rejoins une foule de personnes se dirigeant vers la gare. Dans la gare de Noborito par exemple, il y a des employés de gare chargés de faire la "circulation" dans la station. On les entend crier: "par ici svp" ce genre de choses. Une fois sur le quai, une foule gigantesque, et là l'enfer commence: des métros bondés, mais vraiment bondés, un employé à chaque entrée des wagons pousse les gens à l'intérieur pour que la porte puisse se fermer, et à l'intérieur, c'est de la folie: on est serrés, si on a de la chance on choppe un appui, sinon on reste en équilibre en se reposant sur les voisins. Je n'avais jamais connu une telle proximité dans le métro... Bon je peux difficilement prendre des photos, mais ça vaudrait vraiment le coup. Il faut le vivre pour le croire. Durant tout le trajet, on sue, on est ballotés, écrabouillés, plusieurs respirations de personnes différentes nous caressent le visage, et aucune partie du corps ne respire, pas une partie du corps n'est collée au corps d'une autre personne, on dirait un gigantesque emboitement de personnes. Toutes les 2 minutes, les japonais sortent leur petit mouchoir pour s'éponger le visage tout en sueur. J'adore ces moments de vie dans le métro, mais c'est hélas très fatigant, et la journée n'a même pas commencé que je suis tout en sueur, muscles épuisés, tête vidée... Ce qui est incroyable, c'est le silence total qui règne dans le wagon et dans la gare. Si une personne bouscule une autre ou tombe sur elle etc, aucun échange de parole, c'est normal, on est tous dans le même bateau... Aucun conflit! On accepte ce qui est et on fait avec. Le transport le matin, avec deux changements de lignes dont un à Shinjuku, me fatigue pour la journée. Depuis quelques jours, il fait une chaleur incroyable, j'ai à peine la force de bouger. Une chaleur moite, inconfortable, étouffante... La meilleure heure est le matin très tôt, où il fait assez bon, car même le soir il fait chaud. Vais-je survivre? Entre les transports, les cours intensifs, les devoirs le soir, la chaleur... Néanmoins, je suis heureux d'être ici et je me fais au rythme de vie japonais. Concernant les horaires de travail des japonais, je confirme après avoir demandé qu'il est fréquent de faire du 9h (matin) - 9h (soir) chaque jour, avec très souvent un seul jour de repos dans la semaine (pas forcément le dimanche d'ailleurs) à quoi se rajoute le temps de transport du matin et du soir. En gros, les salary men partent vers 7h30 - 8h pour revenir vers 10h. C'est difficile, et ce n'est pas "choisi", même si en conséquence ils sont bien payés (encore que pour les travailleurs précaires, c'est loin d'être si simple). Mais les japonais ont tous l'air "résignés" à ce mode de vie. Enfin, la qualité de vie au quotidien est absolument incomparable avec le reste du monde, propreté, sécurité totale (pas de "vol" au Japon!), la qualité des services, des produits, des magasins partout pour couvrir tous types de besoins (par exemple, les conveniences stores très pratiques sont ouverts 24h/24h et il y en a partout..), des transports toujours ponctuels (ça ça fait du bien!) tout semble mis en oeuvre pour que le japonais puisse consacrer la plus grande partie de son temps à son travail, sans s'embarasser des soucis du quotidien.

Je vais tenter de maintenir ce blog en vie, même si j'ai moins de temps qu'avant.
A très bientot...

mardi 22 mai 2007

Athis-Mons

Ca n'a absolument rien à voir avec Tokyo, mais à tous les athégiens qui me lisent, je tenais à faire la pub de ce blog de passionné sur notre bonne vieille ville d'Athis-Mons.
Je ne sais pas qui est l'auteur, mais il est apparemment fou d'Athis-Mons. Faits divers, anecdotes, photos intéressantes... Son blog est une mine d'informations! (il y est d'ailleurs confirmé que José Bové a bien été viré de Saint-Charles dans sa jeunesse...)
A voir, pour ne pas oublier où nous avons grandi.

Carnet de voyages d'Athis-Mons

harafuku (6)


Ma photo préférée...

harafuku (5)

harafuku (4)


Au Japon, pays où l'on évite soigneusement toute étreinte et tout contact humain, et où les relations sociales, à force d'être policées, en deviennent un peu froides, le mouvement du "free hug" (faire un calin à un inconnu dans la rue) a un bel avenir devant lui. Un jeune homme portant un uniforme de lycéenne, franchement qui peut résister?

harafuku (3)

Un magicien, option cartes, et très très bon!

un peu de wock


Devant l'entrée du Yoyogikohen coté Harajuku, j'ai assisté à un spectacle extraordinaire: tout un groupe de "rockeurs" à l'ancienne, blousons cuirs, coupes bananes, peignes dans les poches, dansant et jouant la provoq' voyous bad boys sur de la musique très rockabilly, avec chorégraphie inclue. Il s'agit pour la plupart de quarantenaires! Ils ont une énergie incroyable, et on sent une telle passion, ça faisait chaud au coeur. Apparemment, ils sont assez connus et viennent régulièrement le dimanche (en espérant qu'ils soient là aux vacances d'été...). C'était génial. Je n'ai pas pu prendre de bonnes photos hélas.

harafuku (2)



J'ai assisté à une jolie scène: un guitariste folk, seul avec sa guitare et son harmonica, jouant sa musique. Deux enfants qu'il ne connait pas viennent le rejoindre et se mettent à jouer avec lui... Le guitariste leur parlait et expliquait deux trois trucs. C'était mignon tout plein.

harafuku (1)

Je commence ici une série de posts sur la population d'Harajuku (le titre du poste est une jeu de mot entre Harajuku et Fuku -qui signifie vetement - futé non? ;) J'ai énormément de photos, je vais essayer de sélectionner celles que je préfère.
Dans tous les cas, ces jeunes gens aiment se montrer et acceptent volontiers d'être pris en photo,( sauf quand ils marchent dans la rue comme vous et moi et ne sont plus en mode "exposition"). Quand verra-t-on cela en France?

Voyage voyage

J'ai pas mal vadrouillé dimanche dernier et j'ai pris paquet de photos. En voici quelques-unes d' Harajuku, le quartier "jeune" du dimanche, très apprécié des étrangers car le parc Yoyogi est à coté. Sur la grande Midori-dori, qui relie Shibuya à Shinjuku via Harajuku et Yoyogi, on trouve de nombreuses boutiques de fringues, de luxes, de fripes, des cafés branchés etc. Avancer dans cette rue le dimanche est très laborieux. C'est aussi le quartier où la jeunesse branchée aime se montrer, et c'est ici que l'on retrouve toutes les lolita girls ou les gothic girls, et nombre d'autres curiosités locales extravagantes et assez séduisantes. Le bonheur pour le touriste lambda.
Avant d'entrer dans la station de métro Harajuku, il faut commencer par faire la queue dehors... (je vous laisse imaginer la suite :)

manif au Japon??




Incroyable mais vrai! j'ai assisté à une manif au Japon! Bon certes c'était dimanche, dans une ambiance bonenfant, et bien encadré par les agents de la circulation. Que réclamait le peuple? Attention, accrochez-vous: une journée de travail de 8 heures! et puis quoi encore?? On est au Japon, oh! Donc comme je l'ai peut-être déjà dit, la moyenne d'heures travaillées par semaine est entre 50 et 60, et encore je crois que je suis gentil... Mon voisin que je ne vois jamais, se lève vers 5h30 - 6h et part vers 6h30 - 7h. Il rentre vers 10h30. Une personne travaillant dans le privé m'a avoué qu'elle devait être au bureau à 9h - 9h30, pour en sortir vers 21h -21h30 la plupart du temps. La pause de midi est très courte. J'ai parlé avec quelques japonais qui connaissaient la France, pour eux, les 35h, c'est simplement inconcevable, je veux dire qu'ils n'arrivent même pas à imaginer ce que cela représente. Bien sûr, ils ne trouvent pas ça très sain, et ne comprennent pas pourquoi ni comment c'est possible. Ainsi, les 8 heures journalières (en comptant le samedi :) réclamées représentent pas mal de temps gagné au Japon, alors que ca reste supérieur à ce qu'on a en France (enfin pas pour tout le monde mais bon...). Donc voilà c'était intéressant à voir, musique, slogans repris en choeurs et tout et tout. D'ailleurs l'agent de circulation ne sait plus ou se mettre (sinon au milieu de la route), et le type dans sa voiture n'en croit pas ses yeux (à moins que ce soit une illumination divine, une apparition).

vendredi 18 mai 2007

cérémonie du thé


Mercredi dernier, une professeur de l'université nous a invité à assister et participer à une cérémonie du thé à la japonaise. Ce petit local est celui du club (équivalents de nos assoces en école) de "cérémonie du thé" . Elle nous a fait une démonstration, et ensuite c'était à nous d'effectuer la cérémonie. Donc voilà, tout le monde me regardait attentivement, il fallait effectuer tous les mouvements et gestes avec délicatesse et exactitude, et surtout dans le bon ordre. Chaque geste a une signification symbolique, et il y a une grande part de spiritualité dans cette "activité". Il y a donc des gens qui s'entraînent à cela, effectuant cette cérémonie plusieurs fois par jour pour tenter d'atteindre cette perfection spirituelle à travers les gestes et la concentration. C'était très intéressant, et je pense que si elle nous avait pas laissé essayer, je n'aurais pas mesuré la portée de la chose. Finalement, le plus dur, c'était quand même de devoir rester assis à la japonaise, c'est à dire sur les genous et les doigts de pied. Au bout d'un quart d'heure, je me tordais déjà de douleur, c'était abominable... J'en souffre encore aujourd'hui... Une expérience enrichissante en tout cas, qui a élargit mon petit horizon.

mardi 15 mai 2007

Un (tout petit) peu d'économie...



Le Japon est la 2e économie mondiale avec un PIB de 4500 milliards de dollars. Depuis peu le Japon semble sortir de la stagnation. La croissance en 2005 était de 2,7%. Le chomage est de 4,7% (en amélioration). Les finances publiques marquent un déficit de 7% du PIB (en Europe, les critères de Maastricht le limite à 3%).
L'avantage du Japon, une politique monétaire très très souple. Un yen historiquement très faible qui favorise la balance commerciale via les exportations. Une main-d'oeuvre qui ne rechigne pas à la tache (on est à 50h-60h hebdomadaires, très bien payées certes, mais quand même...)
Le plus gros problème du pays à moyen terme: l'immense dette publique, représentant 170% du PIB (on emprunte pour payer les intérets des dettes précédentes donc, et la dette ne cesse d'augmenter depuis l'explosion de la bulle), qui limite les moyens d'action de l'état. Celui-ci n'a pas d'autres choix que d'augmenter encore les prélèvements... Autre problème, le nombre de créances douteuses: depuis l'explosion de la bulle, l'économie n'a pas été assainie. Les banques ont récupéré de nombreuses créances, qui n'ont pas été naturellement recyclées dans l'économie. Un exemple: après le boom de l'immobilier, les faillites en séries, etc. les banques se sont retrouvées avec des tas d'immeubles. Mais la chute des prix les a poussé à attendre et conserver ces créances en attendant une éventuelle amélioration. Or, le but d'une banque est de faire circuler l'argent, pas de conserver des possessions matérielles. Le gouvernement a affirmé "qu'aucune banque ne devait faire faillite" et fait donc tout pour les maintenir en vie. On retrouve également de nombreux "zombies-business" dans le secteur de la construction. Ces entreprises ont des contrats privilégiés avec l'état pour des politiques de grands travaux planifiées depuis longue date. Or ces politiques sont parfaitement inutiles et improductives dans le sens où il s'agit d'établir des ponts, des routes, etc dans des zones rurales aujourd'hui dépeuplées. Mais le gouvernement ne peut agir, car c'est à la fois suicidaire électoralement parlant et parce que cela permet aussi de réduire le chômage et relancer l'activité à court terme. Le probleme est que cela n'a aucun impact positif à long-terme (ça ne crée pas de valeur, pas de retour sur investissement)et que l'état, bien entendu, s'endette pour financer tout ça (un argent qui pourrait servir à bien d'autres choses plus utiles...).
Pour en revenir aux banques, elles refusent de vendre leurs immeubles pour éviter de perdre de l'argent via une vente avec moins-value. Il faut comprendre que le Japon est actuellement en déflation (baisse des prix généralisés), notamment le marché immobilier, dont les prix baissent depuis la crise, mais pas suffisament rapidement pour pouvoir tout vendre et repartir sur des bases plus saines. Plusieurs raisons à cela, un consommateur refuse d'acheter une maison ou un appart si sa valeur est en train de baisser (comportement tès compréhensible! pourquoi s'endetter si dans dix ans ça ne vaut plus rien?) et préfère attendre ou louer. Autre raison: les "possesseurs", surtout s'il s'agit de zinzins, de banques etc. refusent souvent de vendre. Certes, ils attendent que le marché reparte à la hausse - ce qui est peu probable à court terme, mais surtout, la raison est d'ordre comptable! Dans la comptabilité japonaise, lorsqu'on classe un bien immobilier dans ses "assets", on l'inscrit au montant d'achat. Or, au fil des années, c'est cette valeur d'achat initiale qui est conservée, chaque année, pour évaluer les possessions de l'entreprise. Il n'y a pas d'actualisation! Autrement dit, un immeuble, tant qu'il n'est pas vendu, conserve sa valeur d'achat initiale! Si les banques vendaient leurs immeubles aujourd'hui, elles seraient obligées d'inscrire la différence dans les pertes! Ce qu'aucune entreprise ne souhaite. Donc elles les gardent, et la valeur de l'immeuble reste celle d'avant l'explosion de la bulle. Une raison apparemment aussi bête a du coup des conséquences dramatiques pour l'économie en général. Cela explique en partie pourquoi la crise dure aussi longtemps...
Autre gros problème: la bureaucratie a un pouvoir énorme, qu'elle souhaite conserver, si bien qu'elle n'appliquera aucune mesure visant à limiter ce pouvoir et l'ingérance de l'état dans divers domaines, même si cela coute cher à l'économie du pays...
Sinon, Toyota explose tous les records et humilie tous ses concurrents (une incroyable success story...) et Nintendo en une année a connu une croissance énorme (je compte environ 10 DS par wagons de métro! et la plupart des utilisateurs sont des filles/femmes!).
Bon ça ne vaut pas grand chose c'est une petite analyse très rapide pas appronfondie, surement plein d'erreurs, mais c'est pour vous montrer dans quelle atmosphère je baigne le mardi soir du haut de ma tour à Shinjuku, avec soleil couchant puis nuit étoilée de néons...

lundi 14 mai 2007

Des singes et de la musique



A Odawara toujours, les singes du zoo, et une partie de l'orchestre...

dimanche 13 mai 2007

La musique du Panda

Juste un petit post pour vous annoncer l'ouverture d'un nouveau blog, parlant de musique.
Pour ceux que ça intéresse:

www.pandaperdumusic.blogspot.com

Le lien est présent sur ce blog en haut à gauche.

J-pop



Parlons musique... Parmi les 783 chaînes TV disponibles, de nombreuses sont consacrées à la musique, déversant des torrents de clips en tout genre. Les mêmes repassent en boucle bien évidemment.
La J-pop manque franchement d'originalité. Entre les pseudo rock star à la japonaise (j'accroche vraiment pas!), et pire, le RnB et le hip-hop japonais, le choix est finalement limité. Le plus intéressant finalement, pour le mélomane étranger en manque d'exotisme, ce sont les girls band made in Japan. Ca représente un business considérable au Japon.

Voici donc deux videos pour vous en donner un apercu.

La première est le clip Sakura Chirari des C-ute. Une bande de filles de primaires, tout sourire, moues, chorégraphie sucrée, plein d'innocence et tout.
La première fois, je me suis dit, comme tout le monde, enfin c'est quoi ça c'est ridicule! C'est inaudible etc. Détrompez-vous! C'est sans compter sans le savoir-faire des japonais, et dans le cas présent celui des producteurs! Parce qu'il y a plein d'argent derrière... et me voilà pris au piège, comme un consommateur moyen naïf! après avoir vu deux trois fois le clip sans vraiment le vouloir, cette chanson n'est plus sorti de ma tête! un véritable enfer!! c'est très très efficace, je vous assure... Je n'ai pas pu résister à l'envie de retrouver cette merveille démoniaque sur le net... J'ai l'air dans la tête toute la journée, quand je prend le métro, quand je marche dans la rue, et je le chantonne même sous la douche! ah ce refrain!!!
en tout cas il faut voir le clip.

sakura chirari , impossible de me la sortir de la tête aidez moaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!


Le second est le girls band AKB48, version fin college/lycée. Fini l'innocence, faisons place à des histoires d'amour, de sentiments, de passions torturées. Ces deux types de girls band s'adressent à des publics différents. Ce clip passe également très souvent sur les MTV locaux.

AKB48

Bon visionnage.

mercredi 9 mai 2007

entre balades et sorties





Voilà encore quelques photos, entre ballades et sorties. L'homme sur la photo s'est présenté comme un consultant en ongles (!). Mais les rumeurs vont bon train, et apparemment ce serait un travailleur du "milieu de la nuit", genre "hôte" dans des bars pour femmes... Généralement, dès qu'un japonais assez âgé se trouve dans la guest house, on se demande ce qu'il fait là...




Voici en exclusivité quelques personnes de ma guest house avec qui je suis allé au château d'Odawara, pour le festival.