dimanche 6 mai 2007

Le Sarkoland? C'est un peu plus à droite...


La "France du coeur" a perdu.
Liberté? Egalité? Fraternité? où ça?? Je ne reconnais plus les valeurs qu'on m'a enseignées depuis tout petit...
La France est définitivement devenu un pays de droite, et pas la droite molle, classique à la Chirac. Il s'agit de la droite libérale dure, à l'américaine. Cette droite libérale qu'on m'a appris à détester en primaire, au collège, au lycée, avant de m'en vanter les mérites en prépa et en école de commerce. Il n'y a rien à contester avec une participation aussi énorme. Sarko a gagné, et sa victoire est tout à fait légitime. Il est le président choisi par les français. Je ne peux qu'être triste. La France va perdre tout ce qui la rendait différente des autres pays. La France va devenir un pays comme les autres. La France va ressembler à l'Italie de Berlusconi, où aux Etats-Unis, mais sans les avantages (car aux USA, il y a malgré tout plus de transparence, et les politiques assument leurs échecs en démissionnant ou en se faisant virer. Villepin a continué de faire semblant de gouverner après le CPE, et Sarkozy est resté ministre malgré les scandales et tout en étant candidat, ce qui serait inadmissible dans tout autre pays que la France).
Diviser pour mieux régner: la meilleure stratégie pour gagner et grimper, que ce soit en entreprise, en politique, n'importe où. Le petit Sarkozy a gagné le jackpot, en opposant une "France qui travaille" contre des "profiteurs" anonymes, en opposant donc 99,5% des français contre les 0,5% restants. Quelle belle manipulation!!!
J'ai surtout, vraiment, la haine contre le PS qui a fait une campagne d'amateur, complètement minable et merdique, alors qu'elle avait toutes les cartes en main. Au lieu de s'opposer à Sarko sur tous ces points faibles (et il y en avait pourtant à exploiter), le PS n'a rien fait d'autre que de se chamailler en interne, d'exposer à tous ses divisions internes, au lieu d'argumenter et de dénoncer intelligemment, avançant en zig-zag, ne sachant pas où aller, alors que le camp d'en face était soudé d'un seul bloc, et avançait comme un rouleau compresseur. Rares sont les média qui ont clairement soutenu le PS. Et ce n'est pas la faute des media mais bien du PS, incapable de se rapprocher, de les utiliser, de les convaincre. Ségolène, avec son élocution pitoyable et ses discours sans âme, n'avait pas grand chose pour elle. Eut-ce été différent avec Strauss-Kahn? Je n'en sais rien. Ségolène a été "convaincante" seulement à la toute fin de la campagne, durant ce débat ridicule, où on la sentait enfin hargneuse et battante.
Mais plus que les partis, ce sont les français qui m'inquiètent. L'UMP est au pouvoir depuis 12 ans, pendant tout ce temps, la dette s'est accrue considérablement, le pouvoir d'achat a baissé, la croissance est restée molle, le chômage élevé, et aucune réforme structurelle importante est passée. Je ne doute pas que si la gauche avait été au pouvoir, elle eut été incapable de faire mieux. Mais enfin, l'intérêt de la démocratie, c'est que l'on peut changer de dirigeants lorsque tout va mal. Et que fait-on? On reprend les mêmes! L'UMP, une fois de plus! On va retrouver Bachelot, MAM, Borloo, Breton et compagnie! Quelle blague! Ah ils doivent bien se marrer en trinquant au champagne! Le bilan de ces deux quinquennats étant pitoyables, le minimum c'était au moins d'essayer autre chose, quitte à ce que ça foire aussi! Mais non... Sarkozy est au pouvoir depuis 5 ans déjà, il n'y aura aucune rupture.
Je ne vois aucun avantage à son élection. Je croise juste les doigts pour que son programme économique, inégalitaire mais théoriquement efficace d'un point de vue macroéconomique, porte ses fruits. Maintenant que nous sommes en Sarkoland, pas de zig-zag: il veut du libéralisme, qu'il en mette, mais du vrai, du bon! Pas du liberalisme-copinage-arrangement état-entreprise-media à deux balles, il faut une vraie méritocratie, pas de discrimination, et surtout, surtout, de la transparence, de la vraie, et que les responsables assument leur responsabilités. Hélas, on est en France, et maintenant que tous ses copains vont pouvoir être placés, que Johnny et Doc Gyneco font la fête, que les français aveugles (mais il faut admettre que le choix était limité!) sont persuadés que "ensemble tout est possible" et que la "rupture" (la rupture avec quoi au fait?) est pour demain, et que les racistes de tous bords se frottent les mains en espérant ne plus voir d'immigrés, il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer, et après-demain, une bonne gueule de bois pour au moins 5 ans...
Concernant la gauche, je crois qu'elle est définitivement morte. Elle ne se relèvera pas. Les divisions vont ne faire que s'accroître, et il lui sera impossible de mettre au point de nouvelles valeurs, un nouveau programme, elle ne saura plus sur quel pied danser, surtout si Bayrou confirme aux législatives.

Bon, tout ça pour dire que je suis bien au Japon, et que je n'ai aucune envie de rentrer dans un pays que je ne reconnaitrai plus, et qui a viré à droite toute. J'espère que la seule "bonne" partie du programme de Sarko, l'économie, portera ses fruits. Autrement, pour la partie "sociale" et "immigration" (c'est surtout cette dernière qui me donne envie de gerber), je ne me fais pas d'illusion. Mais plus que le programme, c'est le personnage que je déteste, ce type est dangereux, mégalo, il ne pense qu'à diviser, il ne rassemble pas il divise, c'est un pro de la manipulation, il vient de nous en faire une belle démonstration, même si ses adversaires, d'une naïveté qui donne envie de pleurer, sont également en cause. Pendant 5 ans, on va le voir dans Paris-Match, aux unes d'organes de presse béni oui oui, et présenter le JT de la une. Ca sent aussi le retour de la censure à plein nez. Et le seul moyen d'avoir de vraies infos sur la France, ce sera de lire le Financial Times. Ah! l'époque Raffarin, Chirac, Villepin, me revient en mémoire, et m'apparaît comme une époque heureuse, insouciante, bonenfant (rappelez-vous la "positive attitude" de Lorie citée par Raffarin, qu'est-ce qu'on a ri!). Ils étaient quasiment à gauche, si l'on prend en compte les standards actuels. Mais cette période sympathique est terminée. Honnêtement, je suis pessimiste. Il n'y en avait qu'un à l'UMP que je ne pouvais vraiment pas blairer, et c'est lui notre nouveau président. L'avenir me paraît tellement sombre. J'ai la haine contre la France, et je crois que j'aurais bien du mal à vivre de nouveau avec les français. Je n'ai aucune envie de vivre, de m'installer, de travailler et d'élever mes futurs enfants dans un pays aussi à droite, raciste, méfiant, aussi peureux et stupide. C'est hors de question. Arghh!!
Si vous saviez l'image qu'ont les japonais de la France! Si vous saviez comme elle est à mille lieux de cette France nauséabonde et raciste et trouillarde dans laquelle on va vivre dès demain!

"Pays de meeeerde!!!"

4 commentaires:

Unknown a dit…

on est nombreux à partager ta colère. mais je crois que tu te trompes sur certains points. oui le PS a déconné, les éléphants auraient du charger Sarko, au lieu de ca ils ont chargé Ségo, hier au soir DSK tirait déjà sa première salve contre elle...affligeant. mais Ségo je crois bien qu'elle a fait de son mieux. elle a fait des bourdes mais SArko aussi. seulement la différence c'est que les medias s'en sont pris surtout à elle. et c'est là que tu te montres naïf: il n'aurait servi à rien que le PS tente de se rapprocher des medias. tous les grands groupe (bouygue, largardère, dassault) les "journalistes" (chabot, elkabach, ...)sont des amis intimes de sarkozy, ils roulent tous pour lui. quant à ceux qui revendiquerait un peu trop fort leur indépendance, SArko les fait taire par des coups de fils menacant (Libé après sa une sur la fraude fiscale de SArko) voire les fait virer (Genestar de Paris Match peut en témoigner). dans ces conditions comment le PS aurait -il pu relayer ses idées? il ya quelques jours encore, sur RTL les journalistes "politiques" n'avaient pas de meilleures questions à poser à ségo que "le soir du débat vous étiez coiffée comme Cécilia Sarkozy, était ce délibéré pour destabiliser Sarkozy?"!!!!!!!!!!!!
enfin le second point de désaccord (notre désaccord fondamental n'est ce pas ;p) c'est sur la politique "libérale" dont tu espères qu'elle va porter ses fruits. non seulement il ya le risque de copinage que tu évoques mais au de là de ca, je ne crois vraiment pas que le modèle libéral que propose Sarko convienne à la france. alors certes il faut faire des efforts (mais d'ailleurs pourquoi? pourquoi seraient-on obligés d'aller en ce sens quand on sait les inégalités que crée le liberalisme économique?!!) ( non je ne rêve pas de kolkhoze, enfin peut être mais sans les millions de morts). parce que tu ne peux pas séparer la politique économique du reste. tout est lié. ce que lui veut faire en matière économque au sens large (refonte du code du droit du travail, contrat unique,heures défiscalisées etexonérées de charge c bien pour la sécu ca!) et bien tout cela entraînera encore plus de précarité pour ceux qui souffrent déjà, et pour ceux qui s'en sortent plus ou moins.
bien sûr au delà de ces divergences, je partage ton avis sur le reste. tu le dis bien. "pays de meeerrrde"

François a dit…

Il existe deux types de travail : le premier consiste à déplacer une certaine quantité de matière se trouvant à la surface de la terre, ou dans le sol même ; le second, à dire à quelqu'un d'autre de le faire. Le premier type de travail est désagréable et mal payé ; le second est agréable et très bien payé. Le second type de travail peut s'étendre de façon illimitée : il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils sur le genre d'ordres à donner. Normalement, deux sortes de conseils sont donnés simultanément par deux groupes organisés : c'est ce qu'on appelle la politique. Il n'est pas nécessaire pour accomplir ce type de travail de posséder des connaissances dans le domaine où l'on dispense des conseils : ce qu'il faut par contre, c'est maîtriser l'art de persuader par la parole et par l'écrit, c'est-à-dire l'art de la publicité.
Bertrand Russell (Éloge de l'oisiveté, trad. Michel Parmentier, p.11, Éditions Allia, 2002 )

Le Panda Perdu a dit…

Interessant cet extrait. Ca me fait penser aux grecs dans l'antiquité, qui passaient leur temps à débattre sur la façon de gérer la cité pendant que les esclaves faisaient tout le boulot. Finalement, il y a eu peu d'évolutions depuis...

Unknown a dit…

Hum...le Japon, un vrai pays à gauche :-)

Je te fais un coucou en passant Aurélien, de la part d'un ancien camarade de cette vilaine usine à capitaliste qu'on appelle la prépa...!

Très bien ton blog sinon, et bien écrit !